Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/424

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flamme et de fumée s’élevait jusque vers les nuages ; elle brillait d’un éclat phosphorescent ; on aurait dit une immense langue de feu léchant le ciel. On nous a assuré depuis que cette flamme extraordinaire provenait des cadavres des malheureux défenseurs de Paris, que les sauvages versaillais avaient accumulés au Champ de Mars dans de grandes tranchées et qu’ils brûlaient en les arrosant de pétrole. Cela est peut-être vrai, et nous ne serions pas surpris que ceux qui ont accusé si faussement la Commune d’avoir incendié Paris avec du pétrole aient au contraire été les premiers à se servir de cet auxiliaire puissant de destruction, non-seulement pour brûler les cadavres de leurs ennemis, mais encore pour semer partout l’incendie en se servant de bombes de pétrole, ainsi que la chose a été prouvée devant le 3me conseil de guerre de Versailles, par Assi et par son avocat ; beaucoup plus au sud encore un autre foyer incandescent illuminait le ciel sur la rive droite de la Seine : l’énorme Grenier d’Abondance brûlait ; c’était là encore une perte de dix ou quinze millions, causée par les batteries de la division Faron et les projectiles incendiaires d’une chaloupe canonnière de Versailles, qui a criblé de bombes et de mitraille le boulevard Bourdon, le quai de la Râpée et les environs de la Bastille.

Sur plusieurs autres points de la capitale les incendies se multipliaient encore, et ce qu’il y avait de