Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/43

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tion de s’emparer des 56 canons qui le garnissaient, mais ils furent repoussés par le bataillon qui les gardait. Le rappel fut battu dans tout le quartier Saint-Antoine. Les gardes nationaux accoururent immédiatement, les gendarmes furent cernés et les canons triomphalement conduits dans un autre parc d’artillerie place des Vosges, d’où ils furent plus tard enlevés et transportés à Montmartre.

Comme on le voit, tout s’était passé sans violence et sans collision, et la tranquillité publique n’avait pas été troublée.

Le lendemain, 18 mars, la stupéfaction et la consternation furent grandes dans Paris, quand à son réveil la population lut la menaçante proclamation suivante, que M. Thiers et ses collègues avaient fait apposer sur les murs de la capitale :

“ Habitants de Paris,

“ Nous nous adressons encore à vous, à votre raison et à votre patriotisme, et nous espérons que nous serons écoutés.

“ Votre grande cité, qui ne peut vivre que par l’ordre, est profondément troublée dans quelques quartiers, et le trouble de ces quartiers, sans se propager dans les autres, suffit cependant pour y empêcher le retour du travail et de l’aisance.

“ Depuis quelque temps, des hommes mal-intentionnés, sous prétexte de résister aux Prussiens, qui