Page:Vésinier - Histoire de la Commune de Paris.djvu/60

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les brutalités des hommes armés du Château-Rouge, n’était pas monté avec nous à la rue des Rosiers. Mais nous eûmes à nous louer grandement, en son absence, du lieutenant Meyer du 79e bataillon, qui nous fit bien des fois un rempart de son corps, et d’un jeune garde national, dont malheureusement le nom m’échappe et qui me défendit vingt fois contre les attaques de la foule.

“ Et le comité n’arrivait toujours pas. La foule extérieure, lasse de l’attendre, lui et sa décision, avait brisé les carreaux de la fenêtre et, à chaque instant, nous voyons un canon de fusil s’abattre vers nous ; mais les officiers de la garde nationale, comprenant toute la gravité de notre situation, et revenant trop tard sur la légèreté avec laquelle ils nous avaient fait sortir du Château-Rouge et exposés à la fureur d’une populace qui croyait que chacun de nous avait au moins tué dix hommes de sa main dans la matinée, ces officiers relevaient les armes dirigées sur nos poitrines, parlaient à la foule qui hurlait : ‘ À mort ! ’ tâchaient de gagner du temps, nous promettaient qu’ils défendraient notre vie au péril de la leur.

“ Mais tout cela ne faisait qu’irriter davantage la foule, qui hurlait toujours afin d’obtenir notre mort.

“ Le châssis de la fenêtre se brise sous les efforts du dehors et livre passage aux plus furieux. Dois-je dire que les premiers qui mirent la main sur le général furent un caporal du 3e bataillon de chasseurs