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branches brisées par la tempête, Mir.e Semtel alla à sa ren contre.

— Mademoiselle Clotilck, permettez-moi de vous embrasser, je viens d’éprouver une grande joie. Mlle Agathe m’a fait espérer être votre future belle-sœur, bien votre aînée par exemple.

Clotilde posa sa gerbe sur le parquet de la terrasse, et gentiment mit un baiser sur la joue ridée de la vieille dame.

Celle-ci remonta dans sa calèche, Nicolas eut grand mérite à faire tourner son attelage dans l’étroit passage boueux, puis il rendit la main et en moins d’un quart d’heure, on fut à la rue Belle-PoigTiée. Le clocher de la Trinité annonçait TAngelus, la nuit hâtive déjà effaçait l’horizon.

XI

SOUS LE SOLEIL D’AUTOMNE

Le mariage eut lieu par une superbe journée. L’église de la Trinité garnie au chœur de plantes vertes, de fleurs et de lumières, était remplie d’invités et aussi de gens du quartier, sympathiques à l’égard de ces deux familles habitant la paroisse depuis, du mo.ns pour les Semtel, que le vieil hôtel, portant au pignon la date de 1693. leur appartenait. Le ; témoins du marié était le Général de Kerguistel et son cousin le colonel Martin Des Ormes. Ceux de la mariée le comte de Trébarbes et le marquis de la Salle, anciens compagnon,d’armes de son pèr^ en Vendée. lis avaient en 1830 partagé la même prison au château d’Angers où on les avait retenus trois mois pour cause politique.

Les parents italiens étaient venus de Pise. C’était Antonio d’Allencourt accompagné de ses deux filles, Joanna eî Lucia, ravissantes jumelles âgées de quinze ans, auxquelles on avait confié le poste de Demoiselles d’honneur. Elles étalent accompagnées de Gaël Kerguistel. fils du Général, en uniforme de :5aînt-Cyrien et de son frère Loïc, élève du Borda. Ce quatuor, jeune et charmant, évolua dans la grand-e nef édifiée au quatrième siècle, bourse en main, pour la quête. L’abbé Liégeard, le digne curé fit une allocution émouvante où il se plut à rappeler le passé des ancêtres des deux familles. Le dîner eut lieu sur la terrasse du Frêne recouverte d’une tente. Au dessert, on chanta les vieilles rengaines de Vendée que le général Kerguistel panacha dequelques échos de l’armée d’Afrique,