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Page:Vaché - Lettres de guerre, 1919.djvu/37

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12. 8. 18. ===

A MONSIEUR T. F.

Cher ami,

J'aurai voulu répondre à votre lointaine missive par une visite ; mais, naturellement, vous en profitiez pour partir — Je suis presque toujours en prison pour le moment, c'est, pour l'Eté, plus frai — J'ai pourtant bien des assassinats amusants à vous conter — mais voilà...

Je rêve de bonnes Excentricités bien senties, ou de quelque bonne fourberie drôle qui fasse beaucoup de morts, le tout en costume moulé très clair, sport, voyez-moi les beaux souliers découverts grenat ?

Mais je dois me laisser faire — Je suis en consigne ici — dans l'attente de quelles nouvelles aventures ? — Pourvu qu'ils ne me tuent pas pendant qu'ils me tiennent ?... pauvres gens...

J'espère que ce document vous parviendra lors que vous serez encore vivant, et sans doute fort occupé à couper des membres avec une scie, selon la tradition, et armé d'un tablier blafard où se marqua une main huilée de sang frai,

Je me porte, me semble-t-il, bien, malgré que j'y entende peu de chose — mais ne crache — merci — ni ne tousse !

J. T. H.






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