Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/256

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Il faut voir d’abord quels éléments composent les classes pauvres, et surtout les classes urbaines pauvres, celles dont s’occupe surtout Niceforo. Ces éléments sont d’origine très disparate.

Les classes pauvres des villes comprennent d’abord une très petite minorité d’ouvriers, fils et petit-fils d’ouvriers. Il reste, en général, assez peu de descendants des artisans du 18e siècle dans la classe ouvrière. Les familles qui n’ont pas disparu ont eu, dans une mesure diverse, de l’avancement : commerce ou bourgeoisie aujourd’hui. En France, dans les localités de médiocre importance, la tradition orale et les registres de l’état-civil fournissent maints renseignements à ce sujet. Pour les familles émigrées, surtout à Paris, les renseignements sont plus difficiles à avoir. Il serait utile, en tout cas, d’étudier un peu cette question avant la mort des derniers vieillards possesseurs de la tradition orale.

Viennent ensuite des éléments d’origine sociale supérieure, les déchets des classes privilégiées de Jacoby. Quand le vice ou la stupidité ont conduit un riche dégénéré à la pauvreté, sa descendance tombe dans la classe pauvre, et presque toujours reste urbaine. Ces déchus vont d’ordinaire augmenter la population des grands centres, quand ils n’osent demeurer dans leur pays. Il est très rare qu’ils aillent se fondre dans la population rurale. Il est inutile de remarquer que ces descendants de riches, que nous supposons déchus, bien entendu, par dégénérescence et non par un accident de fortune réparable en une génération, apportent dans la classe pauvre un élément de régression et contaminent les familles dans lesquelles ils introduisent leur postérité.

La très grande majorité des ouvriers viennent de la cam-