Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/260

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l’autre côté, et il a cherché à voir s’il n’y aurait pas des choses nouvelles à découvrir par l’étude approfondie des classes pauvres. De là ce qu’il appelle l’anthropologie des classes pauvres, qui est l’anthroposociologie étudiée par le revers[1].

Il est arrivé à constater que les classes pauvres présentent une proportion centésimale beaucoup plus forte de caractères de dégénérescence, un moindre développement physique et une mentalité plus basse. Ces conclusions ont surpris beaucoup de monde, parce que les philosophes du 18e siècle, soit aveuglement ou dédain de l’observation, soit dans le même but que Tacite quand il magnifiait les Germains pour inciter les Romains à remonter le courant de la décadence, nous ont représenté, avec une éloquence qui nous domine encore, les classes supérieures comme dégénérées, et les classes inférieures comme grandes et fortes, saines de corps et d’esprit, véritable réserve de la grandeur future.

À la réflexion cette surprise a pris fin. Les faits sont patents, en effet, et maintes fois les hygiénistes, les philanthropes et les promoteurs du socialisme les avaient signalés en langage, je ne dirai pas vulgaire car il a été quelquefois très éloquent, mais littéraire, avant que les recherches de M. Niceforo vinssent les préciser en chiffres.

Cette infériorité physique et psychique, héréditaire dans les classes pauvres, a été expliquée par la misère et d’une manière très ingénieuse, par l’intoxication des cellules

  1. Rappelons que l’anthroposociologie est la science qui a pour objet les réactions réciproques de la race et du milieu.