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DURAND ET L’ANALYSE TECHNIQUE

curieux de voir les démocrates d’aujourd’hui diriger contre l’anthroposociologie en général la même campagne que Durand de Gros contre Henri Martin, et avec aussi peu d’à propos.

Le mémoire Une excursion anthropologique dans l’Aveyron, lu à la séance du 18 mars 1869, est au contraire un des titres les plus précieux de Durand à la reconnaissance de la postérité. Dans ce travail apparaît pour la première fois la méthode de l’analyse ethnique. « Vous avez exigé des chiffres, dit l’auteur, je me fais un devoir de vous donner cette satisfaction (p. 193). Ce ne sont point dix ou douze échantillons plus ou moins authentiques que je viens vous décrire, mais 309 têtes mesurées par moi-même ».

Et en ce temps où l’on n’avait pas encore été gâté par les Livi, les Ammon et les Collignon, qui procèdent sur des dizaines et des centaines de mille individus, le chiffre était imposant.

Quant à l’influence du sol calcaire ou siliceux, la statistique crâniométrique apportait peu d’appui à la thèse de Durand. Les indices céphaliques respectifs du Caussenard et du Ségalin de Villefranche étaient de 88.19, et de 88.57, et dans l’arrondissement de Rodez ces chiffres devenaient 85.76 et 86.50. Evidemment l’influence du sol, grande sur la taille, comme le prouvaient les statistiques du recrutement, était à peu près nulle sur la conformation du crâne, celle-ci différant de région à région d’après des causes qui n’avaient rien à faire directement avec la géologie. La différence anthropologique des urbains et des ruraux, des lettrés et des illettrés, c’est-à-dire des classes d’urbains, s’éclairait au contraire d’un jour inattendu. Cette différence était mise en évidence dans un tableau qui est le premier document statistique de l’anthroposociologie (p. 204).