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RACE ET MILIEU SOCIAL

À la séance du 2 avril, Durand mit davantage en évidence le mobile qui avait inspiré ses recherches : savoir si celui qui est faible, infirme, abject et opprimé peut aspirer à se soustraire à ses maux en créant autour de soi un milieu favorable (p. 229). Il commence à préciser une théorie de l’influence « dolichocéphalisante » de l’urbanisme. Exercer son esprit, c’est en même temps exercer son cerveau (p. 255). Or qui peut nier que l’exercice habituel et réglé d’un organe en active la nutrition et en accroisse le volume ? Mais comment expliquer que la forme aussi puisse en être modifiée sous l’influence de cette cause ? La question des changements de forme que la masse encéphalique est susceptible de contracter se lie étroitement à celle du mode de distribution fonctionnelle du cerveau (p. 256).

À la suite d’un malentendu, une discussion nouvelle s’éleva entre Henri Martin et Durand, au sujet des Russes dans lesquels le premier voyait des asiatiques, ce qui le fit accuser par le second de vouloir les exclure, en vertu d’une malédiction de race, de toute chance d’évolution politique. Elle se termina dans la séance du 7 janvier 1869 (Bull., 1869, 28) par ce « dont acte » encore belliqueux : « M. H. Martin retire ou refuse formellement son adhésion à cette doctrine absolue qui se croit d’ores et déjà en mesure d’assigner aux diverses races humaines la limite de leur développement possible ; qui dit à l’une : tu n’es pas apte à sortir de l’état sauvage ; à une autre : tes caractères spécifiques te condamnent à jamais au régime patriarcal ; à une troisième : tes instincts naturels te retiendront toujours, quoi qu’il arrive, dans l’abîme de la barbarie ». Ni Henri Martin ni personne n’a jamais songé à soutenir la thèse que Durand combattait, sans doute pour avoir l’occasion d’affirmer la thèse contraire. Il est assez