LE SÉLECTIONNISME DE BROCA
L’anthroposociologie est à l’heure présente une science allemande. Ni la France, ni aucun autre pays ne possède l’équivalent de la Politisch Anthropologische Revue qui tire à 2000 exemplaires ou de l’Archiv für Rassen-und-Gesellschafts-Biologie. Seule l’Allemagne peut citer une liste de spécialistes, et des plus actifs, Ammon et Rœse, Wilser et Kraitschek, Woltmann et les collaborateurs nombreux de sa Revue.
Les choses en sont à ce point que l’anthroposociologie est devenue la base théorique du pangermanisme et de l’impérialisme allemand ; de nombreux Chamberlain propagent sous son nom des opinions plutôt contestables, dont il m’aurait paru plus naturel de voir les Anglo-Saxons tirer parti, car ils sont eux, vraiment, les Aryens des Aryens.
Sic vos non vobis. L’anthroposociologie est cependant d’origine bien française. À part Klemm, le précurseur de Gobineau, dont l’Allgemeine Kulturgeschichte der Menschheit (Leipzig, Teubner, 1843-1852, 10 vol. in-8) trouve après cinquante ans d’oubli une célébrité méritée, les créateurs de cette science furent français. La contribution de l’Allemagne ne commence qu’avec Ammon, en 1890.
J’ai déjà étudié dans la Revue Scientifique la part prise
