Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/322

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à la création de l’anthroposociologie par Durand de Gros, à qui nous devons l’analyse ethnique, sept propositions importantes, dont six étaient admises et la septième encore discutée en 1903. Les recherches nouvelles sur la dégénérescence des classes pauvres et celles de Rœse sur la dolichocéphalie dégénérative des urbains prouvent maintenant que cette septième proposition était bien près de la vérité. C’est ce que j’avais prévu dans mon article, auquel je me borne à renvoyer (Durand de Gros et l’analyse ethnique, R. S., 1903, t. 2, p. 203-207).

C’est dans cette grande lutte contre Durand de Gros, dont la Société d’Anthropologie fut agitée pendant toute l’année 1868, que Broca paraît avoir pris pour la première fois contact avec la science naissante.

On sait que Durand regardait la plus grande tendance à la dolichocéphalie des hautes classes, des urbains, des éléments sociaux les plus civilisés de nos régions comme le résultat d’une modification corporelle due à l’influence des milieux, en particulier de l’instruction. Il n’hésitait même pas à croire que ces causes mésologiques pouvaient modifier le crâne de l’individu directement soumis à leur influence, sans attendre la génération suivante. À cette théorie de l’influence dolichocéphalisante des milieux supérieurs, Broca répondit qu’il faudrait de longues générations pour obtenir, par l’influence des milieux, la transformation d’une race brachycéphale en dolichocéphale, et que les faits observés pouvaient s’expliquer seulement par la différente composition ethnique des classes supérieures et inférieures, urbaines et rurales, lettrées et illettrées. Ainsi dans ce débat mémorable on vit Durand introduire les méthodes d’analyse ethnique appliquées aujourd’hui, en croyant faire de la biométrie