Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/339

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donné à la liquidation plus ou moins prochaine du régime capitaliste, et à l’oubli des préjugés démocratiques de notre temps, qui ne survivront probablement pas beaucoup au christianisme. On ne peut d’ailleurs point reprocher à Broca de n’avoir pas soupçonné en 1872 cette manière d’envisager le sélectionnisme. S’il avait survécu, il aurait sans doute évolué lui aussi. C’était déjà beaucoup pour l’époque d’admettre ce que Galton a nommé depuis l’eugénisme, et de reconnaître la nécessité de multiplier les eugéniques. N’oublions pas que les contemporains de Broca n’avaient pas de termes assez forts pour flétrir l’injustice des inégalités de naissance.

Depuis 1872 Broca n’a plus écrit sur les sélections. Il ne cessait de s’occuper de la question, mais la mort l’a surpris avant qu’il ait eu le temps de publier de nouveaux travaux sur cette matière.

Il ne faudrait pas croire cependant que sa contribution à l’anthroposociologie se réduise aux passages reproduits. Ses travaux sur les localisations cérébrales ont une importance indirecte mais très grande au point de vue anthroposociologique.

Il faut distinguer en effet deux choses dans l’anthroposociologie. D’abord les faits, qui sont d’ordre statistique. Toutes les lois anthropologiques publiées ne sont que des formules exprimant des faits observés. Ensuite une théorie, qui coordonne ces faits et les explique par un postulat. Ce postulat suppose que les actions humaines sont déterminées par une structure cérébrale héréditaire.

Dans un travail tout récent, pauvre de science et riche d’invectives, un anthropologiste belge, à bout d’arguments pour pulvériser les anthroposociologues, les appelle phrénologistes. Va pour phrénologistes. Il serait peut-être