Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/340

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possible de construire une anthroposociologie spiritualiste, mais l’honnêteté m’oblige à reconnaître que celle qui existe, construite au point de vue moniste, est liée nécessairement, dans l’esprit de ses partisans, à une ferme croyance dans la toute-puissance du cerveau. Où se trouvent localisés les ressorts qui nous font agir, nous ne saurions le dire, mais il est bien certain qu’ils existent, modelés par l’hérédité avec autant d’exactitude que les organes et les tissus du reste de l’organisme. L’éducation et le milieu modifient nos actes comme la résistance de l’air, ou le vent, modifient la direction et le point de chute d’un projectile, mais pas davantage, c’est-à-dire dans d’étroites limites. Si l’individu rencontre une résistance trop forte, son essor est brisé comme celui du projectile qui heurte la cible, mais la quantité initiale d’intelligence et le caractère inscrits dans son cerveau par l’hérédité ne lui permettent que d’être ceci, ou ne pas être.

Si dans l’étude du crâne, enveloppe du cerveau, modelée par lui, nous cherchons en fait des caractères de race, au fond nous pensons que quelque part, dans ce cerveau, les aptitudes mentales de la race sont représentées par une disposition particulière de matière, comme l’image est écrite dans la pellicule jaunâtre de la plaque photographique, et nous espérons bien qu’un jour nous pourrons trouver leur siège et le réactif qui les rendra visibles. Dans cette mesure, phrénologistes, oui, nous le sommes parce que monistes.


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