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canut lyonnais, lequet avait « oublié d’être bête », et dans son langage narquois, débité avec un accent traînard, savait fort bien se moquer des gens et des choses, et donner, sous une forme pittoresque, des appréciations très justes et des critiques très sensées de ce qui se passait autour de lui.

« Quand à avoir pour notre ancien idiome « les déférences dues aux nobles origines », ce sont là des mots un peu bien grands. Quand je trouve des expressions tombées en désuétude et qui me paraissent regrettables, je les signale. Mais il me paraît inutile de porter les armes et de battre aux champs à chaque vieille locution qui défile. « Pitrogner » est un beau mot, « sansouiller » aussi, et « claqueret » ne manque pas d’un certain charme vaporeux. Mais, malgré les nobles origines de ces « monuments respectables », ils me paraissent plus amusants qu’imposants, et de nature à provoquer plutôt le sourire que l’enthousiasme et la vénération.

« Reste le reproche de déflorer un sujet sérieux Je ferai remarquer à {{M.|Martin-Rey que ce sujet a été non seulement défloré, mais exploité à fond par le grand travail que vient de publier M. Onofrio sur les patois de nos contrées. Ce travail est on ne peut plus sérieux et la défloration est complète. Pour moi, je ne déflore rien. Tout au plus je me permets la « petite oie », encore un vieux mot perdu ».

Ces lignes datent de 1866 ; que dirait donc aujourd’hui M. Martin-Rey, après l’apparition du Littré de la Grand’Côte ?


Nizier du Puitspelu, de son vrai nom Clair Tisseur, clôture et couronne la liste de nos auteurs lyonnais. Puisque l’occasion se présente, j’en veux profiter pour dire ma pensée sur le Littré de la Grand’Côte et sur son auteur.

J’ai lu cet admirable livre, ainsi que doit le faire tout bon Lyonnais. C’est un travail intéressant, savant, spirituel, riche, j’allais presque dire complet, si l’on pouvait se flatter d’être complet en cette matière. J’en ai été ravi par une foule de bons côtés.

Par certaines autres, pourquoi ne le dirais-je pas ? je n’en ai été qu’incomplètement satisfait. Voici mes réserves :