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C’est Jean-Joseph-Barthélemy Pérouse, mort le 5 octobre 1879, auteur des Lettres à mon cousin Greppo sur les établissements de Lyon et les Petites Sœurs des Pauvres. Près de lui se groupent d’autres auteurs dont les œuvres sont plus modestes et qui ne sont connus que par des pseudonymes.

C’est M. Armand Fraisse, un des écivains du Salut Public qui, sous l’Empire (1866), fit paraître quelques articles sur nos locutions locales.


À propos de ce dernier auteur, je signale une légère polémique qui survint entre lui et M. Martin-Rey, et qui entre tout à fait dans mon sujet.

Lorsque M. A. Fraisse fit paraître ses articles, M. Martin-Rey, qui, dès 1851, avait terminé son glossaire lyonnais, se plaignint de voir déflorer par un « publicité de fantaisie » un sujet sérieux :

« L’idiome lyonnais, disait-il, est un monument respectable que la linguistique nous représentera tôt ou tard sous son véritable aspect. Je ne le regrette ni ne prétends le faire revivre ; mais je réclame pour lui les déférences dues aux nobles origines. Le prétendu style canut accentué, qui vise à nous faire rire, est factice, je dirai même faux de point en point. C’est la charge outrée du bon vieux temps, moins la naïveté. C’est la bêtise ériguée en type imaginaire.

« Tombé de Molard en Guignol, l’idiome lyonnais, avant de s’effacer dans le verbiage universel, réclame la révision de son procès. Je demeure persuadé que, large parte étant faite à la plaisanterie du jour, M. Fraisse concourrait volontiers à la réhabilitation posthume d’un langage qui fut celui de nos pères. »

Ah ! qu’en termes « pompeux » ces choses-là sont dites !

M. A. Fraisse répondit :

« Je présume que M. Martin-Rey n’a pas souvent assisté aux représentations de Guignol, car il aurait vu que Guignol n’est pas le moins du monde un type de bêtise. C’est au contraire le type de l’esprit et du bon sens populaire. Guignol n’est pas du tout un paillasse, un pitre de foire, c’est la personnification de l’ancien