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GLOSSAIRE DES GONES DE LYON

Oh ! que je suis bête ! Oh ! que j’ai peu d’aime ! C’était un manque d’aime, et pour cette grand’faute I méritiont ben de recevoir leur calôte. Des hommes, trop regonflés d’aime Ont pour malheur éventé la Jacquard.

Chacun avait plus d’aime au moins les autrefois.

On retrouve là le laudator temporis acti, Aurez-vous assez d’aime pour pas vendre la mèche à votre femme ?... Eh ben ! v’là le patrigot.

On disait aussi à Lyon en manière de proverbe : Tu n’as gin d’aime, vas-en charchi à Trévoux.

C’était certainement incompréhensible pour un grand nombre. Or, la monnaie de Trévoux se marquait autrefois à l’M, à cause de la maison de Bourbon-Montpensier. Trévoux était donc la patrie de l’M, c’est là qu’on pouvait aller chercher l’aime qui manquait. AIR (DONNER D’). — Avoir une ressemblance lointaine. Ce n’est pas Victor, mais il lui donne d’air. Y se donnaient d’air à de grands galavards.

Il a l’air d’avoir deux airs.

A LA BADE. — En liberté. Rac : badar, vieux mot roman qui veut dire ouvrir. Quand on ouvre à un oiseau la porte de sa cage, l’oiseau sort, il est à la bade. Par extension, cette expression s’applique à ceux qui vivent sans surveillance, sans contrôle, la bride sur le cou : Il n’est pas bon qu’un jeune homme soit à la bade.

A LA SOUTE. — A l’abri. Je ne connais pas l’étymologie de cette locution, qui existe aussi en provençal, mais je ne suis pas éloigné de croire qu’elle dérive simplement de l’abverbe sous, subtùs. Il pleut, venez vous mettre à la soute.

ALEXIS. — Élixir. Je li donne d’alexis de longue vie, mais elle a perdu le parlement.