cette propriété d’être difficile à définir. On ne peut la caractériser par une collection d’attributs non contradictoires. J’essaierai tout à l’heure d’en faire sentir la raison. Mais qu’il s’agisse de la France ou de toute autre personne politique du même ordre, ce n’est jamais chose facile que de se représenter nettement ce qu’on nomme une nation. Les traits les plus simples et les plus gros d’une nation échappent aux gens du pays, qui sont insensibles à ce qu’ils ont toujours vu. L’étranger qui les perçoit, les perçoit trop fortement, et ne ressent pas cette quantité de caractères intimes et de réalités invisibles par quoi s’accomplit le mystère de l’union profonde de millions d’hommes.
Il y a donc deux grandes manières de se tromper au sujet d’une nation donnée.
Entre une terre et le peuple qui l’ha-