Page:Valéry - Regards sur le monde actuel, 1931.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bite, entre l’homme et l’étendue, la figure, le relief, le régime des eaux, le climat, la faune, la flore, la substance du sol, se forment peu à peu des relations réciproques qui sont d’autant plus nombreuses et entremêlées que le peuple est fixé depuis plus longtemps sur le pays.

Si ce peuple est composite, s’il fut formé d’apports successifs au cours des âges, les combinaisons se multiplient.

Au regard de l’observateur, ces rapports réciproques entre la terre mère ou nourrice et la vie organisée qu’elle supporte et alimente, ne sont pas également apparents. Car les uns consistent dans les modifications diverses que la vie humaine fait subir à un territoire ; les autres dans la modification des vivants par leur habitat ; et tandis que l’action de l’homme sur son domaine est généralement visible et lisible sur la terre, au contraire, l’action inverse est presque toujours impossible à isoler et à définir exactement.