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LES ANGLAIS ET L’INDE

gent des brevets à leur disposition n’a été soutenue que par des ennemis injustes et passionnés. C’est avec plus de raison qu’on leur a reproché d’employer les brevets du service indien à solder des services électoraux ou à servir des intérêts de famille, et les usages suivis dans l’élection au directorat, qui forcent chaque candidat, quelque illustre que soit son nom, quelque grands que soient ses services, à quêter en personne les suffrages des électeurs, ne se prêtent que trop aux transactions illicites. Sans insister sur les fraudes auxquelles a pu donner lieu le mode d’élection audirectorat, nous croyons que le reproche adressé aux directeurs d’employer leur patronage à servir des intérêts de famille n’est pas entièrement mérité. La part de commissions attribuée aux véritables ayants droit, aux jeunes gens dont les pères ont appartenu aux services civils ou militaires de l’Inde, n’a jamais été plus considérable que dans ces dernières années. On peut facilement expliquer la chose sans même croire au progrès des vertus publiques parmi les membres de la cour. Lorsque la compagnie des Indes possédait le monopole du commerce du pays, il était d’un grand intérêt pour les sommités financières de l’Angleterre d’être admis au sein de la cour. Cet intérêt a cessé avec la charte de 1833, qui a affranchi le commerce de l’Inde. Depuis lors, un plus grand nombre d’officiers retirés civils et militaires ont été admis parmi les directeurs, qui ont distribué plus abondamment le patronage de l’Inde parmi les familles anglo-indiennes. Nous appuierons cette opinion de quelques chiffres. Le