Aller au contenu

Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
364
LES ANGLAIS ET L’INDE.

vaux de l’office et le tiffin ; à quatre heures, le billard public ou le bain (les plaisirs de la poule et de la natation) conduisent jusqu’à six heures ; une promenade à cheval ou en voiture sur les grandes routes environnantes, et l’heure du repas du soir est arrivée : tel est l’éternel menu de cette vie, dont quelques grands dîners, des parties de chasse ou un bal viennent seuls varier la monotonie. Aussi que madame la commissioner n’abuse pas trop de son droit de préséance, que mistress brigadier *** pardonne au collecteur d’avoir la moitié de l’âge et le double du traiiement de son mari le colonel et C. B. (traduisez compagnon du Bain et prononcez ci bi) ; que Ja station ait échappé en masse à la contagion de la distribution des bibles, cette maladie anglaise, et il ne reste plus rien à servir dans la communauté sur le tapis de la discussion, sinon : la bière reçue de Calcutta aux derniers jours par le juge : — very sound indeed ; le claret importé directement de Bordeaux par la mess : — rather thin ; les selles de mouton produites par tel ou tel club[1], ou enfin, sujet incessant de conversation et d’anxiétés, la glacière, qui pendant les longs mois de chaleur doit servir aux seuls véritables plaisirs de la communauté européenne.

Sans doute les charmes du foyer domestique, les mille et un intérêts d’une vie toute consacrée à la

  1. Il est d’usage dans les stations anglo-indiennes que les résidents s’associent par trois ou quatre pour entretenir un troupeau de moutons. Un ou deux animaux, suivant les besoins, sont tués par semaine et distribués entre les membres du Mutton-Club.