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Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/375

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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

famiile, pourraient donner à cette existence la variété, l’imprévu, les émotions qui lui manquent ; mais là encore que de rudes désappointements viennent frapper au cœur l’exilé ! Si à peine il connaît ses enfants, jamais il n’est connu d’eux : dès leur plus bas âge, dans l’intérêt de leur santé, il doit les envoyer en Europe, et des joies de la paternité la seule qui ne lui soit point refusée, c’est celle de payer les comptes élevés que les chefs des maisons d’éducation de Londres et d’Édimbourg ne manquent pas de lui adresser régulièrement ; mais ces tristesses de la vie intime de l’Inde, le touriste doit les deviner, car autour de lui tout est joie et fêtes. Ses lettres d’introduction une fois remises, du commissioner au plus jeune enseigne c’est à qui organisera à son intention grands dîners et parties de chasse. Fêté, choyé, reçu partout comme un vieil ami, le voyageur européen trouve dans l’Inde, n’en déplaise à M. Scribe, la terre classique de l’hospitalité.

III. Lucknow.

Eh ! voici, ami lecteur, le glorieux appareil dans lequel vous visiterez les curiosités de la ville de Lucknow, si votre bonne étoile vous a muni d’une lettre de recommandation pour ce général hospitalier et bienveillant auquel de glorieux services ont valu le titre de « Bayard de l’armée des Indes, » et le poste lucratif et important de résident diplomatique près le roi d’Oude. Comme escorte, deux cavaliers irréguliers au turban rouge, vêtus d’une tunique brune, de pantalons jaunes