Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/197

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Les convaincus sont terribles.

Mais l’on pense que si un grand, tel que Michelet, parle, sa voix sera entendue… et peut-être écoutée.


On s’est rendus chez lui : Rogeard, Humbert, Regnard, moi et quelques autres.

Il s’est bien montré à nous tel qu’il est : solennel et féminin, éloquent et bizarre.

Il a accueilli d’emblée la proposition, et il ne s’est plus agi que de savoir à qui serait envoyée cette missive, qui ne doit point ressembler à une supplique, et qui a pour but, cependant, de tuer l’arrêt de mort.

Aux chefs de la Défense ! ai-je proposé.

— Bien, très bien !


Mais, en même temps, il se lève, passe dans la pièce voisine et nous laisse seuls un moment.

Puis il revient, et reprend place à la table autour de laquelle nous nous tenons, silencieux et émus.

— Monsieur, fait-il en se tournant vers moi et du ton d’un homme qui rapporte un oracle, madame Michelet est de votre avis.

Et l’on passe à la rédaction.


Il n’aime pas Blanqui, et à la première ligne qu’il brouillonne, rejette sur lui la responsabilité de l’attaque et de la condamnation.

— Nos camarades, déclare l’un de nous, ne con-