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yeux fondirent et s’éteignirent comme s’éteint la flamme d’une lampe.

« Le médecin, c’était Cakkhupâla, ô bikkhus. L’action qu’il a accomplie s’est attachée à lui, car une mauvaise action suit l’homme, comme la roue suit le pied du bœuf attelé au joug. »

Ainsi raconta le roi de la loi et il établit le rapport qu’il y avait entre les deux actes et marqua, comme du sceau royal on marque avec de l’argile un édit, son discours de cette stance :


Tout ce qu’on est est fruit de l’esprit, a pour essence l’esprit, est fait de l’esprit. Si quelqu’un parle ou agit mû par un esprit mauvais, alors le malheur le suit comme la roue suit le pied de la bête attelée.


(Stance I, Dhammapada).



II


LÉGENDE DE MADDHAKUṆḌALI


COMMENTAIRE DU VERS II DU DHAMMAPADA[1]


Le second vers a été prononcé à Sâvatthi même, concernant Maddhakuṇḍali.

Or, à Sâvatthi, vivait un brahmane nommé Adinnapubbako, qui n’avait jamais fait le plus petit cadeau à qui que ce fût. Voilà pourquoi on l’appelait Adinnapubbako. Il avait un fils très cher et très joli, et comme il avait envie de faire faire pour ce fils une parure, il se dit : « Si je commande une parure à l’orfèvre, il faudra que je la lui paye. » C’est pourquoi se mettant à battre l’or lui-même il avait fait pour son fils des boucles d’oreille bien jolies et les lui avait données. Et voilà pourquoi tout le monde appelait l’enfant Maddhakuṇḍali.

Quand Maddhakuṇḍali eut seize ans, une maladie de jaunisse le saisit. Ce que voyant, sa mère dit :

  1. Dhammapada, éd. Fausböll, Hauniae, MDCCCLV, p. 93-99.