Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/16

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« Brahmane, ton fils a pris une maladie, fais le soigner par le médecin. — Ma chère, si je t’amène un médecin, il faudra le payer en nourriture. Tu ne fais aucune attention à la dilapidation de ce que je possède ! — Alors que vas-tu faire, brahmane ? — J’agirai de façon à n’avoir rien à payer. »

Le brahmane alla auprès des médecins et leur demanda : « Pour telle maladie quel traitement feriez-vous ? » Alors les médecins lui indiquent : « On fait ceci, on fait cela. On commence par une certaine écorce d’arbre. »

Le brahmane rapporte de l’écorce et fait le traitement de son enfant, mais la maladie s’aggrave après le traitement, si bien qu’elle devint incurable. Le père se rendant compte de son état si affaibli se décida à appeler un médecin. Le médecin ayant réfléchi répondit : « J’ai bien autre chose à faire, appelle un autre médecin pour traiter ton fils ! » Ayant ainsi refusé il s’en alla.

Le brahmane sentant approcher l’heure de la mort de son fils réfléchit : « Voici, ceux qui vont venir pour voir mon fils verraient toutes les richesses que j’ai dans ma maison, je vais en conséquence mettre mon fils dehors. » Il porta son fils à l’extérieur de sa maison et le mit coucher sur une terrasse.

Ce même jour, Bhagavat, à l’heure de l’aurore, se sentit pénétré de grande compassion et se leva pour regarder les hommes qui étaient sur le point d’être convertis, ceux en qui le bien poussait de longues et profondes racines, et ceux qui avaient tourné leur cœur déjà vers les précédents Buddhas. En examinant le monde avec son œil de Buddha, il déploya le filet de la science sur l’ensemble des dix mille mondes. Comme il voyait Maddhakuṇḍali dehors sur une terrasse, la mine qu’il faisait, ainsi couché, lui prouva que l’heure de la mort du pauvre était venue. Le maître l’ayant considéré, et remarquant qu’on l’avait fait coucher après l’avoir porté hors de la maison pensa :

« En vérité, ai-je besoin, en ce cas, de quelque motif profond ? Ce pauvre garçon, ayant apaisé son esprit en moi, ayant fait son temps, renaîtra dans un palais volant d’or qui aura trente yojanas de long, et il aura un cortège de mille apsaras ; le brahmane brûlera son fils et demeurera en pleurant au cimetière, et l’enfant