Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/21

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s’assit sur le siège qu’on lui offrait et le maître de maison lui témoigna du respect. Une grande foule était accourue, car quand le Tathâgata est invité par un hérétique, deux foules accourent : d’une part les hérétiques qui se disent : « Aujourd’hui nous allons voir l’ascète Gotama bien embarrassé par des questions » ; d’autre part les croyants qui se disent : « Aujourd’hui nous allons voir toute la grâce du Buddha. » Le brahmane s’approcha du Buddha comme ils venaient de dîner, et qu’ils étaient assis dans la maison, et lui posa cette question :

— Ô Gotama, est-ce que les êtres peuvent renaître dans le ciel, même s’ils n’ont pas fait le moindre don, s’ils n’ont pas entendu le Dhamma, et s’ils n’ont pas observé le repos, uniquement pour avoir apaisé leur esprit ?

— Pourquoi me demandes-tu cela, ô brahmane ? N’as-tu pas été renseigné par ton fils Maddhakuṇḍali qui avait puisé son esprit en moi, sur sa renaissance dans le ciel ?

— Et quand donc, ô Gotama ?

— N’est-il pas vrai que tu es allé aujourd’hui au cimetière gémir, et que tu as vu un enfant, tout près de toi, qui pleurait en levant les bras au ciel, et n’as-tu pas dit alors : En grande toilette, avec de belles boucles d’oreilles brillantes, portant des guirlandes de jeunes pousses de santal doré, etc. ?…

Et Buddha répéta tous les mots de la conversation des deux personnages et raconta toute l’histoire de Maddhakuṇḍali :

« En vérité ce n’est pas par centaines ni par deux centaines qu’on compterait le nombre innombrable de ceux qui sont nés dans le ciel après avoir apaisé leur esprit en moi. »

Comme la grande foule n’était pas unanime, le maître le sachant décida en lui-même : « Que le devaputto Maddhakuṇḍali vienne dans son palais volant. »

Et il vint, paré d’ornements divins, et étant descendu de son palais, saluant le maître, il se tint à ses côtés. Et comme on lui demandait ce qu’il avait fait pour obtenir un si heureux état, le maître lui dit cette stance :


Toi, ô divinité, qui te tiens là, d’une couleur aimable, illuminant les régions