Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme l’étoile du matin, je te demande quelle action tu as faite quand tu étais encore homme.


« Le devaputto dit : Cet heureux état, ô vénérable, je l’ai obtenu pour avoir apaisé mon esprit en toi. — Ainsi tu as obtenu cet heureux état, pour avoir apaisé ton cœur en moi ? — Oui, vénérable. »

Et la multitude ayant vu le jeune dieu témoigne sa joie : « Les mérites du Buddha sont merveilleux en vérité ; voilà le fils du brahmane Adinnapubbako, qui sans avoir fait aucune bonne action, par le fait seul d’avoir apaisé son esprit dans le maître, a obtenu cet heureux état. »

Alors le roi de la loi leur raconta que dans ce qu’on fait de choses bonnes ou mauvaises, c’est l’esprit qui est le principal, car celui qui a accompli une action avec un cœur apaisé, lorsqu’il quitte ce monde, il va au monde des dieux, et sa bonne action le suit comme l’ombre suit la personne. Et leur ayant expliqué cela, il apposa comme l’argile du sceau royal en disant, pour terminer, cette stance :


Tout ce que nous sommes est fruit de notre pensée : actes et pensées en procèdent ; si tu parles ou agis avec sérénité, la joie te suivra comme ton ombre qui ne te quitte pas.


(Dhammapada, I, 2.)


Louis de la Vallée-Poussin, Godefroy de Blonay.