Page:Vallée-Poussin, Blonay - Contes Bouddhiques.djvu/4

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Et, pensant ainsi, il se met à prêcher la bonne loi. Or, il y avait alors à Sâvatthi sept koṭis d’habitants ; parmi eux cinq koṭis avaient entendu l’enseignement du Dhamma du maître et étaient devenus des ariya-sâvakas (nobles auditeurs), les deux autres koṭis étaient des hommes vulgaires. Or les ariya-sâvakas avaient deux devoirs : avant le repas ils donnent des aumônes, et après le repas, les mains chargées de guirlandes, de parfums, avec des vêtements et des remèdes, ils vont entendre la loi.

Un jour, Mahâpâla vit les nobles sâvakas allant au couvent chargés de parfums et tenant à la main des guirlandes. Il demanda : « Où va cette foule ? — Entendre la loi, répondit-on. — Moi aussi, je vais y aller. »

Il alla et, saluant le maître, il s’assit au bout de l’assemblée.

Les Buddhas qui enseignent la religion ont coutume d’examiner les circonstances, puis d’après les circonstances ils enseignent le Dhamma. Par conséquent, ce jour-là aussi, le maître, ayant examiné les circonstances, enseigna la religion en racontant une histoire ; et il expliqua la charité, la morale et le ciel, le malheur des passions, les défauts, les souffrances, le mérite du renoncement.

Comme il entendait cela, Mahâpâla, le chef de famille, se dit : « Celui qui part vers l’autre monde, ni son fils, ni sa fille, ni ses biens ne l’accompagnent, à quoi me sert d’habiter une maison ? je m’en vais entrer dans les ordres. » À la fin du discours, il s’approcha du maître et demanda :

« Je voudrais entrer dans les ordres. » Le maître lui dit : N’as-tu aucun parent auquel tu doives demander la permission ? — Maître, j’ai mon jeune frère. — Eh bien, va lui demander la permission ! — Bien. » Il alla à la maison, appela son jeune frère et lui dit : « Mon cher, tous les biens, que nous les connaissions ou non, quels qu’ils soient, qui sont dans cette maison, tout est à ta charge, reçois-les tous et sois-en le maître, pour moi j’entrerai dans les ordres, qu’en penses-tu, mon petit frère ? — Tu as été pour moi, quand ma mère mourut, une autre mère ; quand mon père mourut, comme un autre père ; tu es très riche, et tu peux, tout en menant la vie de maître de maison, faire de saintes