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Page:Vallat - Le Génie de Rabelais, 1880.djvu/18

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pourtant qu’un homme d’une science profonde ait écrit uniquement pour divertir les buveurs, ou se soit posé en sphinx vis-à-vis de ses contemporains et de la postérité, leur donnant à deviner de vains rêves ? On ne saurait non plus admettre sérieusement que le curé de Meudon ait été un révolutionnaire et un impie. Que de frais d’imagination on a faits pour trouver ressemblants Grandgousier et Louis XII ou Jean d’Albret, Gargamelle et Anne de Bretagne ou Catherine de Foix, Gargantua et François Ier ou Henri II d’Albret, la grande Jument et la duchesse d’Étampes ou Diane de Poitiers, Madame Badebec et la reine Claude ou Marguerite de Valois ! Que de peine on a prise pour découvrir Maximilien Sforza ou Charles-Quint dans Picrochole, Odet de Châtillon ou le cardinal du Bellay dans le frère Jean des Entommeures, Antoine de Bourbon ou Henri II dans Pantagruel, le cardinal de Lorraine ou Jean de Montluc, évêque de Valence, dans Panurge ! On avait plaisir à se figurer que cet ouvrage composé sous l’inspiration d’Aristophane[1] était la renais-

  1. Le plus grand poëte de l’ancienne comédie grecque.