abattant les gros arbres, comme un second Milon ; et la temperance, en mangeant son blé en herbe.
Cependant la vie oisive et ruineuse des seigneurs n’était pas la seule plaie de l’état social. Les esprits étaient en proie à des croyances ridicules. On avait foi dans l’astrologie, la magie, la sorcellerie et dans toute sorte de divinations. Les opinions les plus absurdes avaient prise non seulement sur le vulgaire, mais encore sur les hautes classes. Les personnes de condition, les princes et les princesses consultaient religieusement les astrologues et se faisaient tirer leur horoscope. Les savants eux-mêmes n’étaient pas tous à l’abri de la contagion. C’est en 1577 que Bodin, le père de la science politique en France, reconnut, dans son estimable ouvrage sur la République, l’astrologie comme vérité théorique, et alla même jusqu’à admettre que, s’il était possible de comparer tous les événements arrivés depuis le commencement du monde avec les mouvements planétaires, on pourrait en tirer certaines inductions. Si, dans la seconde partie du XVIe siècle, le précurseur de Montesquieu avait de telles idées, que ne devait-on pas attendre des Nostradamus