que[1], la croyance qui jamais ne fléchit en lui, à la vertu de la raison. » Rabelais ne s’égare pas en croyant fermement à l’efficacité de cette force divine. Le levier d’Archimède[2] est trouvé : avec la raison il soulèvera le monde ; car elle est le tout de l’homme. Ne lui procure-t-elle pas la vraie grandeur, le souverain bien, l’immortalité, et, pour comble de félicité, ne lui fait-elle pas concevoir Dieu comme autrefois au philosophe grec Empédocle, d’une manière rationnelle, géométrique, en rapport parfait avec son immensité et sa nature : « une infinie et intellectuale sphaere, le centre de laquelle est en chascun lieu de l’uniuers, la circunference poinct[3] ? »
L’abbaye de Thélème, où règne l’unique loi « fay ce que vouldras » principe de la liberté, est le temple de l’avenir susceptible de s’agrandir et de se perfectionner indéfiniment, à mesure que la nation progressera dans la pratique de la liberté, de la science et du bien : c’est la grande vérité que contient le mythe de Gargantua et de Pantagruel.