JEAN DE BOYSSIÈRE
Jean de Boyssière était de Montferrand. Il nous apprend, par ses œuvres, qu’il était né au mois de février 1555, et qu’après avoir commencé la pratique des lois, il l’abandonna, non sans avoir eu lieu de s’en repintir par la suite. Il est l’auteur d’un grand nombre d’élégies, de sonnets, etc. : publiés sous ce titre : Les Premières Œuvres amoureuses ; Paris, Cl. de Montreuil, 1578, in-12 ; Les Secondes Œuvres, etc., Paris, Jean Poupy, 1579, in-8o ; Les Troisièmes Œuvres, etc. ; Lyon, L. Cloquemin, 1579, in-8o, et d’un poème de la Croisade, Paris, Sevestre, 1584, in-12.
Bibliographie.. — Abbé Goujet, Biblioth. fr., XIII, p. 195. — E. Picot : Les Français italianisants au seizième siècle,’II, 1907.
Ville de Montferrand, lieu de mon origine.
Contemple en quel estât Yssoire s’est réduit :
Certainement, il s’est piteusement conduit.
N’ayant comme il pouvoit évité sa ruine.
D’humaine, on l’avoit faicte et cruelle et sanguine,
Larronnesse, meurtrière, ayant son cœur induit
A laisser l’équité, et son esprit séduit
A toute malheurté pour en estre racine.
Mais mon prince François la racine a coupée.
Elle s’est elle mesme et deceue et trompée.
Elle s’est elle mesme acquis de desarroy.
Recoy en elle exemple, et toujours vueilles estre
Comme tu as esté fidelle à ton vrai maistre.
Et ne desobéis ainsi qu’elle à ton Roy.
