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LES POÈTES DU TERROIR

(1798-1876)


Fils d’un sabotier, Jean-Baptiste Veyre naquit en 1798 à Aurillac. Il fut instituteur à Vic-sur-Cère, puis à Saint-Simonin, où il mourut en 1876. On lui doit un unique volume de poèmes fort populaires dans son pays : Lés Piaoulats d’un reïpetit (Les Piaoulats d’un roitelet), recueil de poésies patoises (Aurillac, imprimerie L. Bonnet-Picut, 1860, in-8o). Veyre est digne de sa réputation qu’il s’est acquise et du souvenir que lui gardent ses compatriotes. Sa muse, a-t-on écrit substantiellement, a eu le bon goût de ne point quitter ses sabots ; elle avait promis, comme toutes les muses patoises, de chanter uniquement pour le peuple, et elle a tenu sa parole. Aussi les pâtres ont-ils compris Veyre, et depuis de longues années le chantent-ils aux Teillées. Il n’est point de pauvre gardeur de bestiaux, dans sa hutte roulante, qui ne se souvienne du vieil instituteur et ne fredonne ses vers sur la montagne.

« Bien des traits de la race, que l’on retrouvera dans Vermenouze, observe M. Ajalbert, s’accusent en ces moindres pages (scènes de la vie montagnarde, fables et contes, avec et quelquefois sans morale, épîtres, pièces de circonstance), remarquables par un talent de décrire net, précis, vigoureux, un esprit mordant, une ironie plaisante, un bon sens solide, le seul souci de la réalité. Là aucune tendance à la rêverie, nul penchant à la mélancolie, mais une exubérance, une rondeur qui plaît, entraîne son auditoire et va droit au but que l’auteur s’est proposé d’atteindre. »

Bibliographie. — Jean Ajalbert, Veillées d’Auvergne ; Paris, Librairie universelle, s. d., in-18.