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AUVERGNE
LE BON SENS DU PAYSAN


Quand un arbre est tombé, tout le monde le coupe en morceaux ; — Empereur, roi, ministre, oh ! pas un seul n’échappe ! — Du peuple mécontent gare la hache[1] ; — Hier, tel valait six francs qui aujourd’hui ne vaut pas un sou. — Toi-même, République, immortelle, si sainte, — Toi de notre bonheur depuis longtemps grosse[2], — Maintenant qu’une fois encore tu viens d’enfanter — La Liberté, — L’Egalité — Et la Fraternité, — Trois sœurs qui devraient toujours ne faire qu’une, — Nées comme elles le sont d’une mère commune, — Eh bien, je ne t’en donne pas seulement pour… trois ans — Sans être bannie [3], un jour, par tes enfants[4]


LOU BON SENS DEL PAYSON
proberbés bertodiés

Quond un soubré es tumbat, tout lou moundo lou clapo ;
Empérur, rey, ministre, oh ! pas un soul n’escapo !
Del poplé maoucoutent garo lou cobeïssaou :
Hier taou bolio sieï froncs qu’ohuey baou pas un saou.
Tu mêmo, Républico, immourtèlo, to sènto,
Tu dé nostré bounhur dempiey loutens enceinto,
Aro qu’un aoutré cop tu bénés d’enfonta

Lo Libertat,
L’Egalitat
Et lo Froternitat,

Très sores que diouriaou toujiour n’en faïré qu’uno,

Noscudos coumo sou d’uno mairé coumuno,
Hé bé ! t’en doné pas soulomén per… très ons
Sons estré estobousido un jiour per tous érons…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(Les Piaoulats d’un reïpetit.

)


  1. Littéralement : l’herminette.
  2. Ibid., enceinte.
  3. Ibid., ahurie
  4. La traduction de ce fragment est due à M. de Beaurepaire-Froment.