Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
LES POÈTES DU TERROIR

Sinon par une petite fenêtre,
Un postillon vit venir.

— Postillon, quelles lettres tu portes ?
Que raconte-t-on à Paris ?
— La nouvelle que je porte,
Le roi est mort ou pris.

Reviens-t’en, postillon, en poste,
Reviens-t’en à Paris ;
Recommande-moi à ma femme
Ainsi qu’à mes enfants petits.

Qu’ils fassent battre monnaie,
Celle qui se trouve à Paris,
Qu’on m’en envoie une charge
Pour me racheter au pays !

(Poésies béarnaises ; Pau, Vignancour, 1860.)


Si nou, per ûe frinestote,
U postilhou bet béni.

— Postilhou, qué lettres portos ?
Qué s’y counte tà Paris ?
— La nouvelle que jou porti,
Lou rey qu’es mort ou bien pris.

— Tourne-t’en, postilhou, en poste !
Tourne-t’en en tà Paris !
Arrecoumendem à ma féme
Tabé mous infants petits !

Que hassen batte mounède,
La que sie dens Paris ;
Que m’en embien üe cargue
Per rachetam’ aü pays !