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LES POÈTES DU TERROIR

agréable satire des mœurs du xviiie siècle qui n’a peut-être pas sa pareille dans une autre littérature.

Bibliographie. — G. Bascle de Lagrèze, Essai sur la langue et la littérature du Béarn, etc. — Hilarion Barthery et L. Soulice, Notice sur la famille et les œuvres de Fondeville, édit. du Calvinisme de Béarn ; Pau, 1880, in-8o.


RÉCEPTION À PAU DE HENRI IV, ROI DE NAVARRE, ET DE MARGUERITE DE VALOIS[1]

Notre roi voulut se retirer dans son nid,
Il se fit suivre de sa femme, Marguerite.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Alors, par tout le Béarn, grande fut l’allégresse
Des peuples, des barons et de la noblesse.
Quand on sut l’arrivée du roi avec sa femme,
Les seigneurs des États aussitôt s’émurent ;
Et il fut convenu de faire grosse dépense
Pour le recevoir à Pau avec grande magnificence.
Ees barons et les gentilshommes montèrent tous à cheval
Et allèrent au-devant le trouver à Roquefort.


TEXTE

Nousté rey que boulon retiras en soun nid,
Et hé segui dab ed sa moulhé, Margalide.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Lasbets per tout Béarn granne hou l'allégresse
Deüs poples, deüs barous y de la gentilhesse,
Quoan lou départ deü rey dab sa moulhé saboun,
Lous seignous deüs Estais détire s’esmaboun ;
Et qué hou counbiengut de ha grosse despence
Per lou recébé à Paü dab gran magnificence
Lous barous y gentius mountan touts a chibaü,
Et l’anan aüdaban a Roquchort troubaü.

  1. Ce fragment d’un poème curieux pour l’histoire béarnaise est extrait de l’ouvrage de Gustave Bascle de Lagrèze, Essai sur la langue et la littérature du Béarn, publié en 1856.