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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/159

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BÉARN

De là il partit escorté de grande cavalerie.
Près de Pau, il trouva toute l’infanterie
De tous les capitaines joliment costumés,
Chacun avec ses lieutenants, porte-enseigne, soldats.
Aussitôt que notre Henri ils aperçurent de loin.
Les tambours à grands coups en publièrent l’arrivée,
Le bataillon parut mesuré au compas,
Sur le bord du chemin environ de quinze pas.
Par où il fallait alors que notre roi passât.
Aussitôt qu’il arriva, il s’approcha du bataillon.
Le premier, le commandant lui fit le salut ;
Ensuite, tous à la fois, les autres le saluèrent.
Capitaines, lieutenants, très propres et hardis,
Chacun avec leurs piques, firent de grands gestes au roi.
On vit alors aussi les enseignes voler,
Et de tous les cantons les couleurs vaciller.
À côté, les tambours faisaient grand tapage.
Puis de coups de mousquet suivit le fracas.
Et quand tout fut fini, on cria : « Vive le Roi ! »
Jamais on n’avait entendu de cris aussi joyeux.
Puis par les routes le bataillon défile,


De là, parti séguit de grand chibalerie.
Près de Paü que trouba toute l’infanterie
De touts lous capitaàs lestement accoutrats :
Chascu dab loctenents, porte enseigne y souldats,
Taleü que nouste Henric aperceboun de biste
Lous tabards à grans trucqs né publican l’aubriste.
Lou batailhou parè mesurât aü coumpas,
Aü constat deü cami mirous de quinze pas,
Per oun calé lasbets que nouste rey passesse.
Taleü coum arriba, deü bataillou s’apresse,
Et lou salut lou hé permè lou coumandan,
Puchentes en à cop lous aüts lou saludan,
Capitaàs, loctenents, hère propis y lestes,
Chascu d’ab mieye pique au rey qui hen grans gestes.
L’on bi tabés lasbets las enseignes boula.
Et de touts lous parsaàs las coulous trémoula.
A coustat lous tabards hasen gran brounitère.
Puis deüs cops de mousquet ségui la périglere.
Et quon hou tout finit cridan : « Bibe lou Rey ! »
Que crits de ta gauyous n’aben aüdit jamey.
Despuix per lou cami lou batailhou défile,