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LES POÈTES DU TERROIR

Marchant devant le roi jusque dans la ville,
De là droit au château, où aussi un peu,
Quand le roi fut dedans, on tira des coups de mousquet.
Donc alors à Pau se passèrent plusieurs jours
En faisant des saluts au roi avec grande cérémonie.
Les premiers qui parlèrent [furent] les seigneurs des États
Assemblés en corps d’évêques et d’abbés.
Barons, seigneurs, cavers, domengers et jurats
Des vallées, villes et bourgs, richement costumés,
Monsieur Paul de Béarn, évéque de Lescar,
Qui porta la parole et fort bien s’expliqua ;
Car le roi lui dit, quand finit sa harangue,
Qu’il n’avait jamais ouï si belle langue.

Marchan daban lou rey dinque dohens la bile.
De là dret au castèt, oun tabé bèt chiquét,
Quoan hou lou rey dehens tiran cops de mousquêt.
Dounques lasbets à Paü se passan hère dies
En han saluts aü rey dab grans cérémounies.
Tout parmè que parlan lous seignous deüs Estats,
Assemblats touts encôs d’abesques y d’abbats,
Barous, seignous, cabés, domengès y jurades
De vals, biles y bourgs, richement accoutrades,
Mussen Paul de Béarn, abesque de Lescàa,
Qui pourta la paraüle y fort plaà s’expliqua ;
Gar lou rey lou digou, quoan fini sa harengue,
Que n’abé pas aüdit jamés ta bère lengue.