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BÉARN

Le Dieu d’Amour était jaloux
De cette belle fleur.

Quand je jouais du flageolet,
Elle faisait des gambades ;
Au milieu du troupeau, l’air gracieux,
Elle appelait les amours ;
Et cent fois était répété
L’air que je lui avais joué.

Quant aux autres pasteurs,
Dieu ! qu’ils étaient jaloux !
En vain ils lui firent des caresses,
Jamais ils ne gagnèrent rien ;
Elle n’écoutait aucun son
Que celui de mon hautbois.

Ainsi, je l’ai perdue.
Mon Dieu ! que j’en ai grand’peine !
Depuis que la brebis est morte,
Jamais je n’ai pu dormir ;
Depuis ce temps je suis resté
Comme un idiot.


Valons qu’oro lou Diù d’Amou
D’aquère bère flou.

Quoan yougabi deü flayoulét,
Hasé l’arricouquet ;
Aü miey deü troupèt, l’air gaüyous,
Qué coumbidabe las amous ;
Et cen cops qu’ère repetat
L’air qui l’aby yougat.

Perço qui ère deüs aüts pastous,
Diü, b’èren eths yalous !
En baganaüt la tarridan,
Yamey arré que non gagnan ;
Ero n’escoutabe nad sou
Que lou deü mé clarou.

Ataü pergude que se’ mey,
Moua Diü ! b’èv gran gouey !
Despuch l’agnère sé’m moury,
Yamey you n’èy poudut droumy ;
Despuch ença soy demourat
Coum ù dissenciat.