Je ne connais aucun plaisir,
Depuis que le malheur
Est entré dans mon parc ;
Le ciel s’était appliqué
À me donner une existence fleurie ;
Au milieu de ma prospérité
J’avais une brebis dans mon parc,
Les rayons du soleil se cachaient,
Quand elle paraissait.
Je ne manquais ni d’or ni d’argent ;
Que j’étais donc content !
La brebis, de son côté,
M’aimait ; Dieu, quelle fatalité !
Tous mes plaisirs et mes joies
Sont changés en douleurs.
Celle qui sur le mont Ida
Remporta la pomme.
N’eut jamais autant d’éclat,
Ni ce beau port, ni tant de grâce ;
Aü moundo nou y a nad pastou
Ta malurous coum you !
Yamey arrés nat crédéré,
You nou counechi nad plasé,
Despuch lou malur ey entrat
Dehens lou mé cledat.
Lou ceü bé’s ère dibertit
A da’me estat flurit ;
Aü miey dé ma prousperitat
Ue agnére aby dans lou cledat :
L’array deü sou qué’s escounè
Quoan éro parechè.
Nou mancabi d’or ni d’aryen ;
B’èri dounc you countén !
L’agnerette, deü sou coustat.
Que m’aymabe ; Diu, deü mé hat !
Touts mouns plasés et mas gaüyous
Cambiats soun en doulous.
La qui dessus lou mount Ida
La poume renpourta,
N’abou yamey tan d’esplandou,
Ni ta bét port, ni tant d’auyou ;