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BÉARN

XAVIER NAVARROT

(1799-1862)


Né le 7 ventose an VII (25 février 1799), à Oloron, où ses parents occupaient un rang honorable dans la riche bourgeoisie de la ville, Xavier Navarrot fit ses études au lycée de Pau, puis à Toulouse dans un établissement libre. Licencié en droit de l’Université de Paris, il revint à Oloron vers 1820. Son séjour au pays natal fut de courte durée ; deux ans après il repartait à Paris pour étudier la médecine. De retour en Béarn vers 1830, il s’y fixa définitivement, consacrant ses loisirs à la poésie et à la culture du dialecte local. Il ne cessa de chanter toute sa vie ; il chanta jusqu’à sa mort, mais sans prendre soin de réunir ses compositions. C’était un esprit libéral, généreux dans toute l’acception du terme, et qui ne comprit l’importance de sa mission que lorsqu’il mit son talent au service de l’infortune. Son double but fut là : distraire ses compatriotes et relever le niveau intellectuel des individus. Il déploya à cette œuvre la plus grande activité, célébrant soit en béarnais, soit en français, toutes les joies de la vie, se dépensant aux fètes de village, glorifiant la noce ou le berceau. Peu soucieux de sa littérature, on dit qu’il laissait ses couplets s’envoler sur des feuillets épars, sous forme de petites brochures qu’on ne gardait point.

Un ami fidèle, M. Michel, employé à la douane de Bedous, en recueillit un grand nombre et les copia. C’est dans le recueil manuscrit où ils figuraient, souvent incorrects, qu’on a puisé après sa mort pour former le seul volume qui ait paru sous son nom : Chansons de Xavier Navarrot, publiées par V. Lespy ; Pau, imprimerie Veronese, 1868, in-12[1]. Encore est-il bon d’observer qu’un tel ouvrage, composé par les soins de son cousin, M. François Navarrot, et de M. le président Dartigaux, est loin de contenir tout ce qui est sorti de sa plume.

Xavier Navarrot eut des amitiés illustres. Béranger lui écrivit de nombreuses lettres, et Littré s’honora de son affection. Il

  1. Nous ne croyons pas devoir faire figurer ici un mince volume de sa composition : Estrées Bearneses, au proufieyt deus praubes (Etrennes béarnaises, au profit des pauvres), Oloron, P. Serres, 1834, in-8o, 32 p.