Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
LES POÈTES DU TERROIR

mourut à Lucq-de-Béarn le 23 décembre 1862. Il possédait là à 12 kilomètres d’Oloron — une propriété surnommée « Pas- dont il avait fait son ermitage. Ses restes reposent près de la sépulture de sa mère. Sa tombe porte une inscription en langue béarnaise qui l’honore.

En 1890, à l’occasion de l’inauguration de son buste à Oloron par les Félibres et les Cigaliers, on a fait paraitre un choix succinct de ses poèmes : Le Chansonnier d’Oloron, Navarrot, précédé de la notice de Lespy (voy. édit. de 1868) et suivi d’Odes couronnées à un concours ouvert en son honneur.

Bibliographie. — V. Lespy, Notice, en tête de l’édit. des Chansons de 1868. — Bourciez, Étude sur Navarrot ; Revue du Béarn, 1904, p. 529, et 1905, p. 6.


CHANSON

Adieu, plaine de Bedous,
Grande route d’Espagne,
À Aydiüs sont mes amours,
Gravissons la montagne.

Adieu, plaine de Bedous,
Gave qui l’enclaves,
Le sentier des amoureux
Est celui des chèvres.
Conduis-moi à mes amours,
Ruisseau qui le laves.

Mais déjà l’amour, tout doucement,
Trop tôt nous sépare,
Gave, de plus en plus ;
Car ton onde claire,


CANSOU

Adiu, plane dé Bedous,
Camy nau d’Espagne,
D’Aydiüs qué soun mas amous,
Puyém la mountagne.

Adiu, plane de Bedous,
Gabé qui l’enclabes,
Lou sende deüs amourous
Qu’ey lou dé las crabes.
Conduisech-m’à mas amous,
Rigoulét qui eü labes.

Mès deya l’amou, tout dous,
Trop leü qué’ns separe,
Gaboulét, de plus en plus ;
Car toun ounde clare