Danse, danse, petit pont,
Sur l’air qui vole.
D’ici je te fais mes adieux,
Fuis vers la plaine ;
Sur la hauteur paraît Aydius,
Aydius qui m’appelle
Descendu comme l’avalanche, mourbiüs !
De quelque ardoisière.
Adieu, plaine de Bédous,
Grande route d’Espagne ;
A Aydiüs sont mes amours,
Gravissons la montagne.
D’un manteau bleu de ciel, les pics t'amantèlent ;
Les deux Gaves d’argent, comme deux jumeaux qui coulent,
Te ceignent les côtés, et comme des diamants,
Du feu de leurs cailloux font reluire tes flancs.
Ton corset de remparts et de vieilles murailles,
Par le temps déchiré, laisse voir tes entrailles,
D’où sautent les maisons, pour se répandre sur le sol,
Par bonds, comme les moutons qui courent au soleil.
Danse, danse, poundiquét
Sur l’ayré qui boule.
D’acy qué’t hèy mouns adiüs,
Houey ta la ribère ;
Dou sarrot qué’m sort Aydiüs,
Aydiüs qui’m apère
Bachat coum l’eslur, mourbiüs !
De quaüque louzère.
Adiü, plane dè Bedous,
Camy naü d’Espagne ;
D’Aydiüs que soun mas araous,
Puyém la mountagne !
Du mantou blu de ceü, lous pics que t’amantoulon ;
Lous dus Gabes d’argen, coum dus jumeüs qui coulon,
Qu’et cinton lous coustats, y coum dé diamants,
Deü houec dé lurs calhaüs hèn rélusi lous flancs.
Toun courset dé ramparts y dé bielhes muralhos,
Per lou temps esquissât, qu’enseigne las entralhes,
Doun saüton las maysous, ta s’esténé s’au soü,
Pinnan coum lous moutous qui bantà l’arrayoü.