Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
BÉARN

fait connaître l’origine d’un juron de Henri IV, auquel (on le devine sans peine) un nom de femme, celui de Jeanne Saint-Gris, demeure attache. On lui doit encore un fragment de poème, L’Enfance de Henri IV (traduit en français par M. Caharet-Dupaty), dont le plan primitif devait comporter de plus amples développements et être consacré à la gloire du Béarnais.

Le vers d’Emile Vignancour — nous donne à entendre M. Louis Batcave, à qui nous devons la matière de cette notice — a de l’ampleur, de la grâce, une belle élévation morale, de même que sa langue a une grande pureté.

Émile Vignancour est mort le 24 mai 1873, en exprimant le désir que son imprimerie prit le nom de sa veuve.

Bibliographie. — Louis Lacaze, Les Imprimeurs et les Libraires en Béarn ; Pau, 1884, in-8o.


CHANSON

Venez, brebis et moutons,
Avec la grande clochette,
Ici il ne fait pas bon pour vous,
Partons pour la plaine.

Nous avons vu maint troupeau
Quitter la montagne ;
Avant que le froid n’arrive
Gagnons la campagne.

Donne-moi cape et bâton,
Quelques provisions ;
Et pour mon fidèle Pigou
Un morceau de mesture[1].


CANSOU

Sabièt, oülhes et moutous,
Dab la gran campane,
Acy nou he bou per bous,
Partim tà la plane,

Qu’abém bist mantù troupèt
Quitta la mountagne ;
Abans qu’arribé lou ret
Gagném la campagne.

Balhatmé cape et bastou,
Drin dé mascadure ;
Et tà moun fidel Pigou
U tros dé mesture.

  1. Pain de maïs.