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LES POÈTES DU TERROIR
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HYMNE

Voix antique de mon Béarn, ô ma langue jolie, — Je t’aime ! car tu fus la chanson qui me berça, — Langue du beau pays où mon pied s’essaya, — Sœur de notre vin et de notre pain.

Tu fleuris les lèvres rouges des jeunes filles, — Tu ris dans la voix du vieillard qui, telle une liqueur, te but à petites gorgées, — Langue glorieuse essorée du ciel pur, — Fleur de soleil tombée chez nous, bouquet de joie !

Langage du berger qui pleure sa chanson, — Du joyeux bohème vide-bouteilles — Et du soldat vaillant qui te Hiène par le monde.

Verbe câlin qui ruisselles si doux — Et qui sais retentir comme la mer déferle, — Je t’aime, cri de guerre et miel des amants !

(Sonne ts è qiiatourzis.)

BUINDE

Bielhe bouts dou me Biarn, ô ma longue beroye, Que t’aymi ! ’n permou qu’es la cante qui-m yumpè, O lengue dou bèt péys oua èy sayad moun pè, Qu’es la so dou bi nouste è de la nouste broyé !

Que flouréches Ions pots arrouyengs de la toye, Qu’arrides dens la bouts dou biolh qui-t chourrupè, Lengue estiglante qui dou cèu blous s’escapé, Flou de sourelh cadud à case, floc dé yoye !

Parla dou pastouret qui ploure sas cansous,

Dou tatay esbérid qui lié sauta boussous

E dou sourdat baient qui p’ou mouade e-t carreyc,

Paraulis engali qui bribeyes tan dous Et qui sabes brouni coum brounech la mareye, Que t’aymi ! illet de guerre é mou dous aymadous !