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LES POÈTES DU TERROIR

d’être gens d’importance[1]. Jusqu’à ce jour une tradition s’est perpétuée. Le lyrisme n’a point subi d’interruption. Au contraire, semble-t-il, il a connu des heures brillantes. Ce n’est point assez de citer, depuis le xvie siècle jusqu’à nos jours, les gloires consacrées, il faudrait, pour se faire une idée de l’activité poétique en pays berrichou, mentionner tous les héros obscurs de la glèbe, laboureurs et joueurs de cornemuse, qui apportent sans cesse leur modeste contribution à l’œuvre du terroir. Le vieux langage, propre à l’interprétation de l’âme populaire, a donné naissance à toute une littérature qui ne fera que s’accroître et qui aura, de même que l’art officiellement reconnu, ses concepteurs de génie. Le mouvement date d’hier, mais déjà il est intense, productif. À la suite de ses promoteurs, on compte de puissants interprètes du sol : Maurice Rollinat, Hugues Lapaire, d’autres encore, des nouveaux venus. On ne saurait s’y tromper ; nous assistons là comme ailleurs à une renaissance de la poésie provinciale.

Bibliographie. — Gasp. Thaumas de la Thaumassière, Histoire de Berry, contenant tout ce qui regarde cette province, etc., la vie et les éloges des hommes illustres ; Paris, 1691, in-folio. — Bruzen de la Martinière, Grand Dictionnaire géographique, historique, etc. ; I, Paris, P.-G. Le Mercier, 1739, in-folio. Abbé Goujet, Bibliothèque françoise (notices relatives à Bounyn, à Motin, à F. Habert), t. XIII et XIV ; Paris, H.-L. Guérin, 1752, in-12. — Expilly, Dictionnaire géographique, histor.{{lié}et politique de la France. Amsterdam-Paris, Desaint et Saillant, 1762, in-fol. — Comte Jaubert, Glossaire du centre de la France ; Paris, N. Chaix, 1856, 2 vol. in-8o. — Noirval, Lettres sur les poésies populaires ; Bourges, 1856, in-8o. — Bonnafoux, Légendes et croyances superstitieuses conservées dans le départ. de la Creuse ; Guéret, 1860, in-8o. — Laisnel de la Salle, Souvenirs du vieux temps, le Berry ; Paris, J. Maisonneuve, 1883, 2 vol. in-12. (Voir, du mème, Croyances et Légendes du centre de la France, etc.) — Jules Brosset, Noëls berrichons, etc. ; Blois, 1896, in-folio

  1. Assez récemment on a dressé une liste de ces gloires locales. Les anciens poèles berrichons sont si nombreux qu’il nous faut renoncer à les citer ici. Encore quelques-uns, et non des moindres, ont-ils été oubliés par nos modernes bibliographes. Bien qu’ils ne se recommandent, pour la plupart, ni par leur génie ni par leur amour du sol, nous ne saurions les passer tous sous silence. Signalons pour mémoire, du xvie à la fin du xviiie siècle : François Habert, Gabriel Bounyn, Pierre Motin, Pierre Enoch, Michel Baron, Guimond de la Touche ; enfin, dans la première moitié du xixe siècle : Antony Gaulmier, Hyacinthe Thabaud de Latouche, Emile Deschamps, Lucien Jeny, etc. On ne trouvera dans notre choix que les plus dignes de faire figure dans une anthologie.