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BERRY

volumes dont son nom est le titre, rentre aussi dans cette série. Il y faut ranger encore, et à la moins honorable place, sa scandaleuse nouvelle d’Olivier, qu’il voulut faire passer pour une autre, au titre pareil, mais d’un sentiment tout coutraire, dont il savait que Mme de Duras avait fait mystérieusement lecture à ses amis. Quand il ne prêtait pas, il empruutait, et son jeu mystificateur restait le même. Sa Fragoletta, qui fit si grand bruit et qu’on faillit saisir, n’est guère qu’une imitation de la Princesse Brambilla d’Hoffmann, auquel il avait déjà pris, en démarquant le titre, son Olivier Brussion… »

Ses vers, au point de vue moral, et peut-être aussi au sens littéraire, contiennent ce qu’il a produit de plus pur et de meilleur. On lui en connaît quatre recueils : Vallée aux Loups, souvenirs et fantaisies, contenant des traditions populaires et des fragments de prose (Paris, A. Levavasseur, 1833, in-8o) : Adieu (Paris, Lacour, 1843, in-8o) ; Les Agrestes (ibid., s.{{lié}n. d’édit., 1845, in-12) ; enfin Encore adieu (ibid., 1852, in-8o), publié par {{Mlle|Pauline de Flaugergues, son amie des derniers jours.

Tout ce dont il s’est souvenu du passé dans sa retraite de la « Vallée aux Loups », les sites de son enfance, les grandes plaines, les champs d’orge et de seigle du Berry, les mignons en fleurs au printemps, les chênes noueux, les maisons de chaume du pays natal, tout, jusqu’au courant de la Creuse, jusqu’aux buissons « que la Sédelle arrose », est décrit là avec une émotion contenue, une tendresse, un enthousiasme sentimental qu’on s’étonne de trouver chez cet écrivain amer, qui ne chercha jamais, dans la solitude, qu’un aliment à sa misanthropie.

Bibliographie. — Sainte-Beuve, Causeries du lundi, III. — George Sand, Articles sur H. Latouche ; Le Siècle, 18, 19 et 20 juillet 1851. — Ed. Pilon, Pauline de Flaugergues ; Mercure de France, 15 août 1906.


À LA RIVIÈRE DE MON PAYS
I

Fille des vieux rochers, onde claire et rapide,
Source qui n’as jamais, sur tes bords escarpés,
Vu les enfants des arts de leur gloire occupés,
Ni le peintre essayer les crayons historiques,
Ni le barde chercher sous quels gazons rustiques
Dorment les oppresseurs que la ronce a couverts,