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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/221

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BERRY

ne l’a jamais analysé aussi bien que l’a fait l’autour lui-même. Les lignes suivantes, extraites de la préface des Rimouères d’un paysan, — son meilleur livre, — suffisent à le classer parmi les plus éloquents défenseurs des traditions provinciales et de la cause décentralisatrice : « Voici des rires et voici des pleurs, écrit-il en manière de présentation de ses vers… P’armi ces contes, les uns sont éclos dans la mélancolie des soirs, vers l’âtre enfumé où chante le grillon des chaumières : les autres se sont envolés de la table rustique des guerdauds berrichons, de leurs gobelets d’étain où reste encore, au fond, un peu de sel gaulois… Certains critiques m’ont blâmé d’employer un langage où je supprime sans vergognes les voyelles, et les subroge lorsque la prononciation m’y oblige. Ils ont peut-être raison : mais que voulez-vous ? (je me chante comme ça aux oreilles, et je dis mieux ce que j’entends clairement. D’ailleurs, c’est un mal héréditaire. Mes ancêtres en sont cause, autant que j’ai pu juger de leur savoir sur les registres de l’état civil de la petite mairie de Sancoins… Ils étaient tous artisans de village. Quelques-uns furent maîtres de leurs confréries. L’un d’eux, boulanger de son métier, pendant une révolution, — il y en a tant eu en France, que je ne sais plus laquelle, — fut placé sous la surveillance de la police. Comme il était obligé d’aller répondre chaque dimanche a l’appel de son nom, quelqu’un lui fit observer combien cette mesure était vexatoire : « Ma foi ! répondit-il, le plus cossiant d’la chose, c’est que ma fournée brûle pendant ce temps-là ! » Je ne vous cache pas que je suis fier de parler aussi mal que cet homme-là ! Les mimologismes, les jolis mots patois, ce sont eux qui me les ont transmis ; je mourrai donc impénitent… »

M. Hugues Lapaire a collaboré à un grand nombre de périodiques. Il est secrétaire de la Renaissance provinciale.

Bibliographie.. — Armand Silvestre, Critique littéraire ; Journal, 1896.



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MON PAYS

Je ne suis pas un rechignou,

Je n’ai pas les larmes faciles ;

Mais quand j’q’uitte l’pays d’chez nouif

J’ai les paupières moins stériles.

Je porte envie aux champs, aux bois, A ce qui reste… A l’herbe, au lierre