Aller au contenu

Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
198
LES POÈTES DU TERROIR

HUGUES LAPAIRE

(1863)


L’un des rénovateurs du patois berrichon et, à coup sûr, le meilleur poète actuel de sa province, M. Hugues Lapaire, est né le 26 août 1869, à Sancoins, petite ville aux confins de l’ancien Bourbonnais. On lui doit un certain nombre de recueils de poèmes, en français et en langage vulgaire, ainsi que quelques ouvrages en prose : Les Enfants, poésies (Paris, Savine, 1890, in-12) ; Vieux Tableaux (ibid., Lemerre, 1892, in-18) ; L’Annette (Moulins, Crépiu-Leblond, 1894, in-8o), poème idyllique où les mœurs et la langue assaisonnée d’expressions patoises ont un réel goût de terroir ; Au pays du Bcrri, poésies en idiome du Centre, suivies d’un vocabulaire (Paris, A. Lemerre, 1896, in-8o) ; La Bonne Dame de Nohant, en collaboration avec Firmin Roz }})(Paris, Société d’édit., 1897, in-12) ; Sainte Soulange, légende en vers berrichons, illustration de Audhré des Gâchons (Moulins, Crépin-Leblond, 1898, in-8o) ; Noëls berriauds (ibid., 1898, in-8o) ; Les Mémoires d’un Bouvreuil, illustrations de G. Denise (Paris, Combet, 1899, in-4o) ; Les Chansons berriaudes (ibid., 1899, in-8o) ; Au village, poésies berrichonnes, illustrées par Eug. Cadel (ibid., 1901, in-8o) ; Vielles et Cornemuses, monographies suivies d’une vie des plus célèbres ménétriers du centre de la France, illustr. de F. Maillaud (ibid., 1901, in-8») ; Au vent de galerne, poésies (ibid., 1903, in-8o) ; Le Patois berrichon (ibid., 1903, in-8o) ; Le Courrandier, roman (Paris, Combet, 1904, in-8o) ; Les Rimouères d’un Paysan (Moulins, Crépin-Leblond, et Paris, Sansot, 1904 et 1905, in-8o) ; Le Fardeau, roman (Paris, Calmann-Lévy, 1905, in-8o) ; L’Epervier, roman (ibid. 1908, in-8o) ; Le Pays berrichon (Paris, Bloud, 1908, in-16) ; etc.

M. Hugues Lapaire est le chantre du Berry, comme Gabriel Vicaire fut le poète de la Bresse, comme Vermenouze est celui de l’Auvergne, et Anatole Le Braz celui de la Bretagne. Il aime intensément sa terre natale, et « il n’exile point son esprit et son cœur des choses qu’il aime ». Son patois savoureux est parfois une déviation expressive d’un certain nombre de vieux mots français tombés en désuétude ; c’est encore une débauche d’images crues, réalistes, violentes, infiniment pittoresques. On a défini cet art franc et sincère, malicieux jusqu’à la satire ; on