LE BRIOLAGE
Avant que sur le sol fécond Pleuve la semence d’automne, Le soc ouvre, droit et profond, La bonne t^rre berrichonne. Dressant sur le grand ciel de paix Sa silhouette solitaire, Derrière ses deux charolais, Le laboureur presse l’araire. Le corps allongé, l’œil pensif, Le mufle au vent, la marche lente. Les bœufs s’en vont, dolents, massifs. Bercés par sa chanson traînante : La voix qui monte des labours Avec l’alouette légère, Le lied, l’alléluia d’amour Qui s’élève vers la lumière ; La voix des pacages herbeux, Des forêts, des prés, des clairières, Ceir qui fait frissonner les bœnifs Et le cœur chagrin des bergères ; Le chant de la glèbe et des cieux, L’air de la liberté si rude Qu’il fait tressaillir les aïeux, Trouble l’âme des solitudes ; La voix que partout on entend, Des chaumois, des bourgs, des villages, Comme la prière des champs... Le briolage !
LE GUÉ
CHANSON B E K R I A U D E
Depuis l’matin jusqu’au couchant, Ça pass’ des gars et des drollières Qui vienn’nt et s’en reviennent des champs