Chantons la rose et le i-osier,
Dansons la ronde autour des cuves !
Holà ! les belles aux fusiaux,
Maîtres beutiers, nous somm’s de taille
A videi* toutes les futailles
En l’honneur du pays berriaud !
LA CHANSON DU PAYS
Avant que l’âge me surprenne, Avant l’ombre des noirs frimas, Vers nos chaumières vendéennes, Amis, j’irai porter mes pas.
Je prendrai mon picot, ma biaude, Et, timide petit grelet De la bonne terre berriaude, J’irai chanter par vos guérets...
Ma chanson, c’est une caresse Qui passe sur nos cheveux gris Lorsque nous rêvons de jeunesse Devant les cendres du logis.
Elle rôde par les éteules, Un fuseau d’or au bout des doigts ; En l’écoulant, plus d une aïeule A soupiré sous son vieux toit.
Elle annonce, toute ravie, Le printemps et son gai retour : C’est l’hirondelle de la vie, Du souvenir et de l’amour.
Aussi loin que le sort nous jette, Elle sait retrouver son nid, La vieille chanson du pays Dont le peuple fut le poète ! , {Les Rimouèrcs d’un Paysan.)
